Gestion des SKUs : comment optimiser votre catalogue et votre chaîne d’approvisionnement ?

Gestion des SKUs : comment optimiser votre catalogue et votre chaîne d’approvisionnement ?

Gérer un catalogue étendu peut sembler synonyme de plus grande offre, et donc de davantage de ventes. Pourtant, lorsque la gestion des SKUs n’est pas encadrée par des critères de rentabilité et de rotation, le résultat est souvent inverse : stocks immobilisés, erreurs de prévision et complexité opérationnelle excessive, qui freinent l’efficacité globale de la chaîne d’approvisionnement.

Dans cet article, nous analyserons les risques liés à la prolifération des SKUs, les méthodes les plus efficaces pour les segmenter, ainsi que les outils permettant de prendre des décisions basées sur les données, avec des exemples chiffrés et des cas d’usage réels.

Qu’est-ce qu’un SKU et pourquoi est-ce une unité clé en logistique et en planification ?

Le terme SKU (Stock Keeping Unit) désigne l’unité minimale de gestion de stock dans une entreprise : un code unique combinant référence, format, parfum, taille ou tout autre attribut distinctif pertinent pour la vente et la logistique. Grâce aux SKUs, chaque processus de la chaîne d’approvisionnement peut calculer des quantités, des dates et des coûts précis. Le SKU agit ainsi comme une devise opérationnelle commune entre les départements : un excès ou un manque de stock pour un seul SKU affecte tout le flux de valeur.

Au-delà du contrôle physique des stocks, le SKU est aussi l’unité sur laquelle reposent la définition du mix produit, les politiques de stock de sécurité et le calcul des marges par gamme. Si le nombre de SKUs croît sans analyse préalable de rentabilité ou de rotation, la visibilité se fragmente et la prise de décision devient réactive. Une bonne gestion des SKUs constitue donc la base d’une planification fiable de la demande et d’une exécution efficace en usine et en entrepôt.

Pourquoi la prolifération des SKUs menace-t-elle l’efficacité opérationnelle ?

Avec l’essor du e-commerce et de la personnalisation, de nombreuses entreprises élargissent leur catalogue pour répondre à des niches toujours plus spécifiques. Ce phénomène, appelé « prolifération des SKUs », entraîne une augmentation des données de référence, des paramètres de planification et des opérations de picking, générant ainsi plus de points de défaillance et un capital davantage immobilisé.

Au fur et à mesure que de nouvelles références sont ajoutées, l’erreur de prévision augmente car la demande historique est diluée. Chaque SKU supplémentaire introduit des réglages additionnels en production, des flux logistiques plus dispersés et de nouvelles zones de stockage, ce qui fait grimper les coûts de manutention et de transport. En résumé, une prolifération non maîtrisée dégrade l’efficacité de bout en bout, du forecast jusqu’à la livraison client.

Employés scannant des SKUs en entrepôt.

L’impact d’un catalogue trop vaste sur la prévision, les stocks et la production

Lorsque le nombre de références augmente sans stratégie claire, la complexité se multiplie dans toute la chaîne d’approvisionnement. Chaque SKU supplémentaire nécessite une prévision dédiée, des paramètres de stock spécifiques, et souvent une configuration différente en usine et en entrepôt. Cela se traduit par davantage de données à gérer, plus de points de défaillance potentiels et une capacité de production fragmentée en micro-lots. Résultat : une planification moins précise, des niveaux de stock plus élevés et une utilisation des ressources loin de l’optimum. Voyons cela plus en détail.

Pourquoi l’erreur de prévision augmente-t-elle avec le nombre de SKUs ?

Les modèles statistiques ont besoin d’un historique suffisant pour détecter des tendances. Lorsqu’un SKU ne génère que quelques dizaines de ventes par mois, le bruit dépasse le signal et le MAPE peut dépasser les 40 %. De plus, l’agrégation hiérarchique (SKU → famille → catégorie) perd en fiabilité lorsque chaque feuille terminale contient peu de données, ce qui affaiblit la prévision globale.

Quels coûts cachés engendre la complexité des réglages et des capacités ?

Chaque nouveau SKU implique davantage de changements de format, de couleur ou de recette. Dans les secteurs à configurations coûteuses (peinture, cosmétique, agroalimentaire…), les temps morts augmentent, la capacité effective diminue et le carnet de commandes s’allonge. L’usine passe de campagnes efficientes à des micro-lots, avec davantage de pertes, de consommation énergétique et de coûts de nettoyage. En entrepôt, la fragmentation multiplie les emplacements, les trajets et les erreurs de picking ; côté transport, des lots incomplets entraînent des camions à moitié vides.

Méthodes de segmentation des SKUs les plus efficaces

Il n’existe pas de méthode universelle pour classer et gérer un catalogue étendu : l’enjeu est de combiner plusieurs techniques en fonction du volume, de la variabilité de la demande et de la complexité du réseau logistique.

Opérationnellement, les entreprises s’appuient souvent sur des matrices valeur-rotation (ABC-XYZ) pour fixer les politiques de service, et sur des modèles d’optimisation multi-niveaux (MEIO) pour dimensionner les stocks de sécurité à chaque maillon de la chaîne.

Comprendre quand utiliser chaque approche permet de faire la différence entre un stock surdimensionné et une chaîne d’approvisionnement qui fonctionne avec un capital optimisé.

Quand appliquer ABC-XYZ et quand utiliser MEIO ?

La matrice ABC-XYZ est idéale quand l’objectif principal est de différencier les niveaux de service et les fréquences de réapprovisionnement sans recourir à des calculs complexes. Elle s’applique notamment lorsque l’on opère sur un ou peu de sites, avec des délais d’approvisionnement courts et une faible corrélation entre les nœuds. En combinant volume (A-B-C) et variabilité (X-Y-Z), on peut décider, par exemple, qu’un A-X soit révisé quotidiennement et qu’un C-Z soit produit à la commande, réduisant ainsi les pertes et les temps morts machines.

Le Multi-Echelon Inventory Optimisation (MEIO) prend tout son sens lorsqu’on gère plusieurs centres et que les interdépendances de la demande sont significatives. Si un nœud de la chaîne est en rupture tandis qu’un autre accumule des excédents, le MEIO calcule le stock de sécurité optimal global en tenant compte des délais de transit et des corrélations de consommation. C’est particulièrement pertinent pour les réseaux géographiquement dispersés, avec des délais longs ou des canaux à variabilité asynchrone (retail physique vs e-commerce).

Exemple pratique : calculer la rotation et la marge pour décider de maintenir ou supprimer un SKU

Prenons un SKU classé C-Z : il vend 500 unités par an avec une marge unitaire de 8 €, et maintient un stock moyen de 250 unités. Sa rotation est de 2 tours/an et sa contribution brute de 4 000 €. Si le coût annuel de détention s’élève à 4 500 €, le produit détruit de la valeur. Grâce à la segmentation, la décision peut être de le déréférencer ou de le basculer en fabrication à la commande, libérant ainsi du capital et de la capacité au profit d’un SKU A-X à plus fort rendement.

Cadre analysant les SKUs de son entreprise.

Quels bénéfices à supprimer des SKUs à faible valeur ?

Supprimer les références à faible rotation et faible marge libère de l’espace en usine et en entrepôt, réduit le capital immobilisé et allège la complexité opérationnelle. Réduire de seulement 10 % le catalogue permettrait, selon des benchmarks du secteur grande consommation, de diminuer jusqu’à 18 % le stock total et d’améliorer d’environ 3 points le taux OTIF (On-Time In-Full), car le stock est concentré sur les produits réellement demandés.

Avec moins de SKUs, l’usine regroupe la production en campagnes plus longues, améliore son TRG (Taux de Rendement Global) et réduit les changements de format, les pertes et la consommation énergétique. En entrepôt, les emplacements à faible rotation sont libérés, les trajets de picking raccourcis et le risque de péremption ou d’obsolescence diminue. Le bénéfice global est double : plus de liquidités et plus d’agilité opérationnelle, ainsi qu’un espace disponible pour accueillir de nouveaux SKUs à fort potentiel de croissance.

Outils et tableaux de bord pour gérer les SKUs : quels logiciels pour décider avec des données ?

Pour un audit initial, une feuille Excel peut suffire. Mais une segmentation dynamique et l’ajustement continu des politiques de stock exigent d’aller plus loin. La solution la plus performante repose sur un logiciel de planification de la chaîne d’approvisionnement intégrant de l’analytique. Ces plateformes connectent ventes, stocks et capacité dans un modèle de données unique.

Elles offrent ainsi une courbe de Pareto en temps réel avec volume, marge et rotation ; recalculent automatiquement la matrice ABC-XYZ avec des seuils configurables et permettent de simuler l’impact du déréférencement d’un SKU sur le stock et le niveau de service.

Il est également utile de disposer d’un tableau de bord de business intelligence (BI) qui visualise les KPI clés et offre des filtres par famille, canal ou région. Une fois intégré à des flux RPA (Robotic Process Automation), le système peut déclencher des alertes : par exemple, si un SKU passe de B-Y à C-Z, une notification est émise pour décider de son retrait ou de son passage en fabrication à la commande. En combinant la puissance d’un logiciel SCM, la visualisation BI et les alertes RPA, les décisions ne reposent plus sur l’intuition, mais sur des données à jour, accélérant la rationalisation du catalogue et l’utilisation efficace du capital.

Comment une gestion intelligente des SKUs dynamise votre supply chain

Simplifier le catalogue et segmenter les SKUs selon des critères de valeur et de rotation est l’un des leviers les plus rapides pour libérer du capital et améliorer l’efficacité. En supprimant les références à faible contribution, le stock s’aligne sur la demande réelle, la production gagne en stabilité et l’entrepôt réduit ses trajets et ses erreurs.

Parallèlement, la précision des prévisions augmente car les modèles se concentrent sur des séries à volume significatif, ce qui renforce la fiabilité de tout le plan d’approvisionnement. Ces gains se multiplient lorsque les décisions reposent sur un logiciel de planification qui intègre ventes, stocks et capacité, automatise la classification ABC-XYZ ou MEIO et propose des simulations en temps réel.

En somme, une gestion des SKUs fondée sur les données transforme le stock immobilisé en liquidités, libère de l’espace pour innover et aligne la stratégie commerciale avec les réalités opérationnelles de la chaîne d’approvisionnement. Prêt à auditer votre catalogue ?

Chez Imperia, nous proposons une solution intégrée d’optimisation de la supply chain qui permet à nos clients de gagner en efficacité. Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à demander une consultation gratuite avec nos experts. À bientôt !

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